lundi 21 février 2011

So if you have 15 minutes to spare.


L'article du jour devait être à la base une chronique assez courte de He Gets Me High, dernier EP des Dum Dum Girls, mais en fait, son écriture a complétement dérapé, ce qui fait qu'au final j'ai juste écrit un article trop long de plus et je m'en excuse.
Au pire si tu veux juste lire une chronique du EP, arrête toi à la fin du premier paragraphe (t'auras que 3 chansons sur 4 par contre).

Honnêtement, les Dum Dum Girls, la première fois que je les ai entendues, j'ai fait "bon OK, ça passe, mais Hey Sis ça fait quand même très resucée des Raveonettes". Je n'avais pas non plus été spécialement marqué par l'album.
Par contre ce dernier EP a vraiment le truc en plus. La production (Raveonettes inside là encore, puisque c'est Sune Rose Wagner qui produit) rend vraiment cet EP intéressant, on a plus vraiment l'impression d'entendre le même groupe que sur I Will Be, particulièrement au niveau de la voix.
En fait tous les morceaux sonnent comme des classiques, mais des classiques qui auraient été suffisamment remis au goût du jour par le groupe, puis suffisamment dopés au niveau instrumentation et voix dans un second temps, le tout nous emmène au final beaucoup plus loin qu'un "Bhang Bhang, I'm A Burnout", assez quelconque en comparaison. Les "I wonder if it's right" de Wrong Feels Right résonnent parfaitement avec les "He gets me high" sur la chanson suivante. Et puis on imagine tout à fait Take Care Of My Baby comme une reprise d'un standard soul un peu oublié mais néanmoins magnifique.

Et puis il y a la vraie reprise avec There Is A Light That Would Never Goes Out, si un jour je rencontre un gosse qui me fait "Hé, dis, c'est quoi une bonne reprise ?" (ce qui est assez peu probable si on considère que le dernier gosse avec qui j'aurais pu engager une conversation était plus intéressé par son sabre laser en plastique que par la conférence de Philippe Manœuvre qui se déroulait pendant ce temps). Je lui répondrais que tu vois petit, une bonne reprise, c'est d'abord une bonne chanson, d'accord, si tu demandes à d'autres gens, ils te diront qu'il y a de bonnes reprises de mauvaises chansons, mais dans ce cas c'est soit que les chansons reprises n'étaient pas réellement mauvaises à l'origine, soit c'est juste une reprise intéressante mais pas une bonne reprise.
Avant de m'auto-interrompre pour parer d'avance aux détracteurs, je te disais donc qu'il fallait avant tout une bonne chanson pour faire une bonne reprise, mais ne vas pas t'imaginer pour autant que si tu débarques avec tes amis et que vous chantez une bonne chanson vous allez forcément faire une bonne reprise "..." quoi ? tu me dis que t'as été chercher 2-3 potes, que vous avez mis des Tshirts bleus et verts, et que pour pas vous emmerder à chercher une bonne chanson vous avez juste pris la meilleure chanson de 2010 selon Pitchfork "..." OK, je me tais, j'écoute et on en reparle.


... bon ça me fait mal de te l'avouer mais sur ce coup là tu marques un point petit, enfin, j'étais donc en train de te faire un exposé passionnant sur "..." non c'est pas parce que t'as marqué un point que tu as le droit de me couper la parole pour faire des remarques, je te faisais donc un exposé si ce n'est passionnant, néanmoins intéressant sur "C'est quoi une bonne reprise ?" donc plutôt que tergiverser je vais prendre un exemple : tu vois les Smiths ? oui, ce groupe avec un chanteur un peu bizarre qui se balade avec des branches qui sortent de l'arrière de son pantalon dans ses clips. Donc ce groupe a été pas mal repris, parfois bien, parfois moins. Par exemple quand Jeff Buckley reprend I Know It's Over, c'est beau, c'est même très beau, mais on peut lui reprocher (enfin, on pourrait si il n'était pas mort) d'être resté un peu trop proche de l'original, alors qu'au contraire, si tu prend Some Girls Are Bigger Than Others de Supergrass, tu vois plus du tout le rapport avec les Smiths vu que la chanson est juste jouée 2 fois plus vite.

Mais quand tu écoutes There Is A Light par les Dum Dum Girls, là tu te rends compte que c'est juste parfait, on sent bien que les demoiselles ont déposé leur patte sur la chanson, mais l'esprit de l'original reste entier. Ce qui est magnifique, c'est qu'une bonne reprise, ça peut même rendre l'original encore meilleur, et ici c'est le cas, puisque le côté punk des Smiths, discret mais néanmoins existant sur disque, est ici mis en valeur "..." quoi encore "..." du punk dans les Smiths c'est n'importe quoi ? bah écoute, la prochaine fois que tes parents sont partis, plutôt qu'essayer de voir où ils ont planqué ta console ou bien si ton père a des magazines de cul, t'as qu'à regarder sa platine vinyle et passer ses 33 tours des Smiths en vitesse 45, et après on en reparle. En attendant regarde cette version live de la reprise des Dum Dum Girls.



Ouais, je t'ai mis un live parce que ça met encore plus en valeur ce que je te disais juste avant, et puis tu admettras qu'un vrai direct bien filmé ça change un peu des vidéos de cassos' que tu regardais l'autre jour, tu sais, celles où des groupes font les cons parce qu'ils jouent en playback alors qu'ils n'en ont pas envie.



Hé ouais petit, t'as cru m'avoir, mais t'es tombé sur plus fort que toi désolé.

samedi 5 février 2011

No, I believe there’s a thing or two going right with the equation and the process


Bonjour, alors aujourd'hui je reviens à mes premiers amours : à savoir un repas à l'arrache qui fera encore monter mon taux de cholestérol déjà bien trop important et un article que je ne devrais pas avoir le temps d'écrire étant donné que j'ai partiels la semaine prochaine, mais qu'importe.

La raison profonde de cet article, c'est que je viens d'écouter les caquètements de Julian sur les 30 secondes injugeables de Under Cover Of Darkness premier extrait du prochain album, mais qui fera sans aucun doute couler beaucoup de caractères quand même. Enfin, plus honnêtement la raison profonde de cet article c'est que je viens de réécouter Yes Yes Yes d'Elsinore, que je me rend compte qu'à part un post-it en fin d'article je n'ai jamais parlé de ce groupe, ce qui est à peu près aussi honteux que l'indifférence qu'ils suscitent un peu partout et particulièrement en France. Si je te parle des Strokes, c'est juste pour te faire croire que je maitrise un peu l'actualité (mais ça tu le sais déjà, puisque j'ai chroniqué l'album depuis un moment, enfin).

Trêve de plaisanterie, le fait est que si jamais tu googlise "Elsinore", il vaut mieux que tu cherches des informations sur la Honda Elsinore ou sur le Lac Elsinore que du contenu constructif sur le groupe de Champaign, Illinois (au cas où les Bewitched Hands ne t'aient pas encore convaincu que la Champagne c'est chouette, les Elsinore s'en chargeront), tu me diras "bien fait pour eux, ça veux faire ses malins en mode "on a lu Shakespeare" mais au final seul les tarés peuvent se renseigner sur ton groupe", peut-être, mais en attendant leur album est un des meilleurs de 2010 tant il propose une pop de qualité mais qui en même temps ne ressemble pas à grand chose de déjà entendu.

Pour faire court, le fait que ce disque propose autant de tubes potentiels tout en parvenant à rester cohérent tient du miracle, il y a quelque chose de très agréablement surprenant dans le passage des cordes et des "I wanna be loved" de Lines aux notes de guitare saccadées et aux "You're not fooling anybody" de Chemicals, ou encore dans ce final un peu parfait où s'enchainent un The General à la ligne de clavier sur-entrainante, un Yes Yes Yes d'une simplicité assommante, mais qui séduit quand même et un Wooden House qui est un album closer largement à la hauteur du disque, ce qui en fait déjà une très bonne chanson.
En fait ce qui fait la force de ce disque, c'est que les chansons parviennent à durer et à ne pas être simple sans jamais devenir ennuyantes ou en faire trop, par exemple Gasoline, qui pourrait être une ballade ennuyante si en plein milieu elle ne nous emmenait pas complétement ailleurs en partant dans un instrumental qui apporte son lot de saturation bien loin d'être hors de propos; ou alors Chemicals, dont je parle beaucoup trop mais qui pourrait être une bonne chanson indie assez basique sans son intermède planant qui fait d'elle un titre passionnant qui justifie à lui seul l'écoute de ce disque.

En résumé cet album parvient à être sophistiqué tout en étant juste, en imaginant une bonne partie des passages de ce disque sortis de leur contexte, on peut penser à un disque plutôt lourdingue, mais ceux-ci sont tellement bien assemblés qu'on se surprend très vite à y succomber.

Tu pourras écouter l'album ici
Ou alors être convaincu par le talent de composition du groupe en écoutant leurs chansons en version acoustique bien plus minimaliste ici

Et si tu n'es toujours pas fan je te met aussi un peu d'images qui bougent (peut-être peu judicieux si on considère que le physique de ses membres est loin d'être le meilleur argument de vente du groupe) :







Et cette dernière vidéo est particulièrement importante à mes yeux, parce qu'il faut que tu comprennes que si je suis en train de te parler d'un groupe en faisant "oh, c'est trop injuste qu'ils soient autant ignorés", attitude qui m'énerve au plus haut point, et qu'il se trouve que ce groupe reprend Radiohead, qui m'énervent au plus haut point aussi, alors ça veut dire qu'il vaut réellement le détour.