jeudi 24 mars 2011

Territorial Pissing


À moins que tu aies encore une connexion 56k, que tu sois atteint d'une pathologie rare de la vue t'empêchant de voir autre chose que des textes, ou plus simplement, que tu me lises via Paperblog ou facebook; le changement de template de ce blog (si tant est que l'on puisse considérer que la version précédente disposait d'un template), une fois encore à base de mauvais jeux de mots et de photomontages foireux (ou l'inverse) ne t'auras pas échappé.


Sinon je venais chroniquer mon troisième concert au Rockstore en l'espace d'une semaine, à savoir Déportivo mercredi soir.

La première partie était assurée par The Neighborhood, dont la musique n'a rien de vraiment désagréable, mais rien de franchement intéressant non plus, cela dit leur motivation fait qu'on ne s'emmerde qu'à moitié : ils ont l'air vraiment heureux d'être là, peut-être même trop pour leur chanteur, vu qu'on a parfois du mal à comprendre ce qu'il veut nous dire entre les chansons. Après, le groupe peut tout de même avoir un avenir : ils mettent une mini-jupe à leur bassiste et ils perceront, méthode testée et approuvée par The Subways.


Les Déportivo, comme je te le disais il y a peu, ça commence à être une longue histoire, en concert aussi puisque je les voyais pour la quatrième fois, mais pour la seconde fois seulement sur un concert en tête d'affiche. La dernière fois c'était en 2008, ce jour là, j'avais vécu avec eux quelque chose comme ma huitième heure de concert de la journée, étant donné que j'avais passé mon après-midi déguisé en Merlin l'Enchanteur à la fête de mon lycée. Je te fais un aparté sur celui-ci qui devrait te faire entrevoir où je veux en venir.



Ouvert en septembre 1989, le lycée Nicolas Appert d'Orvault (44) se distingue par sa longueur (450m) rendant le passage du restaurant au salle de sciences étape majeure de la digestion ou encore par sa légendaire rivalité hôteliers/industriels.
Mais par dessus tout, ce qui fait la particularité de ce lycée, c'est l'hommage qu'ont voulu rendre les architectes à l'inventeur de la boîte de conserve : par un ingénieux système de toiles tendues (aussi utilisées au
Zénith de Paris), ils sont parvenus à créer le "son coupole", "coupole" étant le nom couramment utilisé pour désigner la rotonde au centre du bâtiment, centre névralgique du lycée où furent organisées de 2005 à 2008 4 fêtes du lycée qui se rendirent célèbres, moins par leurs programmations que par ce son unique : imaginez une démocratisation de la musique poussée à l'extrême où toutes les voix seraient placées au même niveau : celui du non-audible, et où il n'y aurait pas besoin d'être un virtuose de la guitare pour sonner comme le virtuose qui jouait juste avant. Ce rêve, le "son coupole" en a fait une réalité.
L'organisation d'un tremplin rock est sur le point de faire revenir le lycée à ses premiers amours. L'adaptation à ce son coupole sera en même temps un challenge pour les jeunes groupes et pour le public qui devra réussir à distinguer la voix et la guitare derrière ce mur du son
spectorien.

Ce qu'il y a à retenir de tout ça c'est que : a) un jour il faudra que j'arrête de raconter n'importe quoi b) des concerts avec un son pourri, j'en ai fait un certain nombre c) si la dernière fois que j'ai vu Déportivo, j'aurais pu apprécier à peu près n'importe quelle son vu l'après-midi que j'avais passé, mais là, l'écoute de mon double vinyle de Louder Than Bombs avant de partir ne m'avais vraiment pas préparé au son atroce dont nous a gratifié le groupe : sans déconner, on fait des frappes aériennes en Libye mais avant ça il aurait fallu régler certains problèmes intérieurs, comme ce réglage totalement criminel du son du Rockstore.

Comprenons-nous bien, j'apprécie beaucoup le dernier disque du groupe, et par ailleurs, j'ai toujours été sensible aux lignes de basse de leurs chansons, mais de là à apprécier un concert où l'on entend UNIQUEMENT la basse jouée au médiator (je ne fais pas partie des puristes-casses-couilles de la basse jouée au doigt, mais là, le jeu au médiator n'était pas adapté tant la basse n'avait pas besoin de sonner plus agressive). C'était tout simplement ATROCE. Si l'on ajoute à ça une voix inaudible et une batterie qui ne semble pas en phase avec la musique, car on ne peut pas l'écouter sans l'isoler mentalement; on obtient un concert où même en connaissant bien les chansons, les reconnaître tient de l'exploit.
Un seul instant pour souffler : le rappel avec un 'Pistolet à eau' joué en acoustique, là je me dis "oh, c'est presque dommage, sur ce titre y a aussi un clavier sympa et une bonne ligne de ... ah oui c'est vrai merde", et le pire dans tout ça c'est qu'ils ne jouent même pas leur reprise de Guns Of Brixton pour exploiter le réglage.

En bref, les Déportivo sont d'abord un groupe live, mais avec des concerts qui s'apparentent à des crimes contre la sonorité, on peut commencer à avoir des doutes.



Et sinon je termine par une photo kikoo, juste parce que j'ai pas envie que tu termines cet article avec dans la tête une photo de mon ancien lycée et les mots "crimes contre la sonorité". Et puis comme c'est la set-liste de Richard le bassiste, on peut considérer que c'est la seule set-liste du concert : les autres ils pouvaient ne pas savoir quelle chanson jouer ça changeait rien, on les entendait pas.

dimanche 20 mars 2011

Here they comes palala lalalala


C'est toujours un peu pareil quand on te donne des tracts à l'entrée des concerts, tu les fourre machinalement dans ta poche et tu continues ta route vers ton objectif. À ce jeu là, en fouillant dans les poches de ma veste il n'y a pas si longtemps, on pouvait encore trouver des programmes de festivals datant de 2008.

Du coup, quand j'ai extrait de ma poche un bout de papier annonçant les Part-Time Drunks et Gaz Gaz, en concert gratuit au Rockstore hier soir, je me suis dit pourquoi pas, et puis vu que j'adore Part Time Punks des Television Personalities, le jeu de mot ne pouvait pas me laisser indifférent.


Je me suis donc rendu au Rockstore, en retard parce que juste avant de partir, j'ai appris que Blood Pressure (le dernier The Kills, je précise au cas où des gens pas assez hypes viendraient lire ce blog) venait de leaker, et donc le temps de trouver un lien, de le télécharger et de le mettre sur mon MP3, j'avais déjà perdu un bon quart d'heure.

En même temps ça valait le coût, tout sur cet album est bon. Il déplaira surement aux "puristes"-"non mais je suis d'accord, c'est bien qu'un groupe évolue mais là je suis désolé, c'est pas les Kills, oui j'ai dit la même chose pour les derniers Strokes et Arctic Monkeys, et alors ?", et c'est vrai qu'il est différent des précédents disques mais logique d'une certaine manière : Midnight Boom introduisait des morceaux sans guitare électrique, Blood Pressure voit avec 'The Last Goodbye' la première chanson des Kills sans guitare : une très belle composition avec piano et cordes qui tranche vraiment avec ce que l'on connait du groupe, mais il y a toujours la voix de VV et c'est le plus important.
Sur ce disque elle l'utilise d'ailleurs vraiment de manières différentes : très posée sur 'The Last Goodbye' donc, hargneuse sur 'Nail In My Coffin', presque enjôleuse sur l'excellent 'Baby Says', et même (autre nouveauté) absente sur 'Wild Charms', cette fois encore, un groupe qui se réinvente pour notre plus grand plaisir.


Cela dit cet article commençait comme une review de concert, je vais y revenir. J'arrive donc au Rockstore en retard après avoir dû traverser une partie du centre-ville de Montpellier dans le noir le plus complet (les lampadaires étant provisoirement décédés) et avoir dû stopper l'écoute de 'Baby Says' en plein milieu à cause du sound-system installé place de la Comédie qui diffusait une sorte de techno folklorique (je saurais pas dire quel folklore, mais vu la manière dont les gens dansaient, ça devait forcément être folklorique) qui m'empêchait de l'entendre.

Le set des Gaz Gaz est déjà entamé, le groupe est composé de membres des Sonic Chicken 4 (je parle d'eux parce que trouver quoi-que ce soit sur Gaz Gaz avec google et consorts tient de l'exploit) qui semblent faire monter la moyenne d'âge du sextet (en même temps ce que j'en dit ... je suis myope et j'ai toujours tout le mal du monde à donner un âge aux gens). Leur musique ressemble un peu à des chansons oubliées des Nuggets ou des Pebbles, mais retravaillées avec notamment beaucoup plus de polyphonies et rallongées. Très bon concert mais un bémol pour le son : on entend trop peu les voix et la basse a tendance à tout couvrir.

Les Part-Time Drunks n'ont musicalement pas grand chose à voir avec les Television Personalities, en fait, pour décrire leur musique il suffit de regarder leur top amis sur Myspace : Spacemen 3, The Warlocks et surtout le Brian Jonestown Massacre; on retrouve dans leur musique la capacité à créer des espaces sonores, impeccablement mis en écrins par l'éclairage : j'y fais rarement attention mais il s'associait tellement à merveille avec la musique qu'il était difficile de ne pas le remarquer.

Après on commence tout de même à rencontrer les problèmes classiques des concerts gratuits le samedi soir : le public n'est pas vraiment à la hauteur : d'un côté les déchets qui "dansent" de manière aussi erratique qu'inquiétante et de l'autre les "je connais un mec du groupe et tout le monde doit le savoir" qui se croient à la kermesse et font des "wouhous" ou frappent dans leurs mains tout le temps (et il faut avouer que quand un de ces types, non content de ne pas être en rythme avec la musique ne l'est pas non plus avec son voisin, c'est assez triste).
Mais le groupe parvient à surfer sur cette vague beauf en ponctuant ses intermèdes réaccordages de blagues assez moisies, en même temps inviter le public à poser des questions comme le fait Efrim Menuck dans ce genre de moments n'aurait pas été une riche idée.


En rentrant j'ai donc pu me faire la seconde partie de l'album dans des rues éclairées, et je termine en te mettant le live à au festival SXSW de 'Baby Says', parce que cette chanson est vraiment magnifique.

vendredi 18 mars 2011

What can you lose ?


Hier soir c'était mon premier concert depuis un moment : en pleine tournée française avec White Lies, les Crocodiles faisaient un saut par le Rockstore de Montpellier.


Les Leo The Last qui assurent la première partie, sont un peu des White Lies un peu cheaps et français, qui auraient pu être mis là pour que ceux qui ont écoutés les rumeurs annonçant ces derniers ne soient pas trop déçus (ils auront quand même le clavier en moins). Du rock assez basique avec une voix très bien maitrisée et un jeu de scène ad hoc, assez sympathique mais peut être un peu trop long, 2 ou 3 chansons en moins et ça aurait été parfait.


On ne peut pas en dire autant du set des Crocodiles, je ne sais pas si tu t'en souviens, mais le dernier concert au Rockstore dont j'ai parlé dans ces lignes c'était The Warlocks, et bien on est dans le même ordre d'idée : un concert vraiment très bon mais vraiment trop court.

À part ça très peu de choses à redire, si ce n'est un Farfisa un peu trop présent sur les premières chansons. Si la durée est similaire au concert des Warlocks (c'était peut-être même plus court), du point de vue scénique on est aux antipodes, avec un groupe assez statique et un chanteur hyperactif qui promène sa silhouette longiligne aux 4 coins de la scène.
Ils jouent un 'Heart Of Love' magnifique, terminent en tirant fictivement sur le (assez maigre) public avec 'I Wanna Kill', et partent après environ 30 minutes alors que Brandon Welchez retourne son arme contre lui.

Là, l'envie de dire "oh mais non, pas encore" est très forte, mais on a quand même droit à un rappel sur les premiers accords duquel on se dit "tiens, c'est plus Ramones que Suicide là", et les "What Can You Do ?" du refrain nous font reconnaitre 'Beat On The Brat', pour ceux qui espéraient un rappel long, c'est donc raté.

Il aurait peut-être fallu prévenir les Crocodiles que ce soir là ils n'étaient pas seulement une première partie et que le public, même si il était surement moins nombreux, était venu pour eux.


Et tiens, pour te faire une idée de 'Beat On The Brat' par les Crocodiles, et comme une vidéo ne fait jamais de mal :

mardi 15 mars 2011

Angles morts ou Angles d'attaque ?


cette image est en même temps la meilleure explication à la pochette d'Angles et le pire photomontage au monde


Aujourd'hui lecteur, je vais t'expliquer pourquoi ce nouveau Strokes est l'album le plus réussi de l'année, pourquoi il va très certainement le rester, mais aussi pourquoi il était condamné à l'être.


Je vais commencer par te donner brièvement mon avis sur le disque, honnêtement, à l'image de ma précédente chronique, je m'attendais à ce que la mauvaise digestion des albums solos conduise à un album bordélique et d'assez mauvais goût.
En fait les Strokes ont bel et bien sorti leur Sandinista! comme à moitié annoncé ici, sauf qu'eux se sont accordés la pause que les Clash ne se sont jamais permis (ce qui conduisit à la fin du groupe) et sortent par conséquent un album un peu plus convenu et beaucoup plus compact.
Mais vu que j'adore ça quand un groupe s'égare un peu, je suis forcé d'avouer que ce disque est bien au dessus de mes espérances.

Les choses avaient pourtant mal commencées avec 'Under Cover Of Darkness', sur lequel les Strokes semblaient refuser le fait que Is This It?, ça remonte à 10 ans maintenant.
Et surtout, il y avait la voix de Julian.
On entend beaucoup parler du décalage entre musique et voix sur le disque dû aux compositions et enregistrements séparés des 2 parties. En réalité, il y a bien un décalage, mais celui-ci tient plutôt au fait que, si l'évolution du jeu des différents membres est plus difficilement décelable, celle de la voix de Julian saute aux oreilles : Julian n'est a priori plus capable de crier et pousser sa voix autant qu'avant, ce qui est tout à fait compréhensible si on réécoute des chansons comme Last Nite ou Juicebox, même avec un bon échauffement à chaque fois, on ne garde pas sa voix intacte quand on chante de telles chansons en tournée pendant plusieurs années, et si on rajoute à ça une consommation d'alcool pas toujours raisonnable semble-t-il, on finirait presque par penser que la voix de Julian aujourd'hui tient tout de même du miracle.


J'en viens donc à l'album en lui-même et à ma réponse à la question.

Comme je l'ai dit, ce disque est le Sandinista! du groupe, ce qui signifie qu'aujourd'hui, une moitié des auditeurs va l'apprécier tandis que l'autre le vomira, qu'il en sera de même pour la critique et que dans 30 ans, on continuera à voir des divisions sur cet album.

Et c'est là que réside toute la force d'Angles : il crée le débat et ouvre la porte à d'autres groupes, dans le sens où une évolution de la part de groupes qui en sont au 3ème ou 4ème album sera mieux admise maintenant.
Et au final, ce qui a toujours fait la force des albums des Strokes, c'est bien plus leurs impacts que leurs qualité musicale, pour preuve, First Impressions Of Earth, seul album faisant exception à cette règle est aujourd'hui le plus critiqué. Is This It? est certes un bon disque, mais aurait-il réellement eu sa place dans le haut des classements des meilleurs albums des années 2000 si il n'était pas arrivé au bon moment en traçant la route à bon nombre de groupes ? Personnellement j'en ai toujours très fortement douté.

Angles crée des réactions extrêmes, mais cela tient plus à sa très forte demande. Aucun groupe de rock autre que les Strokes ne peut aujourd'hui susciter une telle attente : tous les autres sont soit trop vieux pour susciter l'excitation, soit trop anonymes (il y a bien les Libertines qui pourraient rivaliser du point de vue attente, mais un nouveau disque ne semble pas sur les tables).
Cet album était le plus attendu de 2011, et l'encre qu'il avait fait couler avant l'année commencée, dépasse déjà celle que feront couler la majorité des disques de cette année. Il était donc condamné à décevoir.

On tient un disque qui soulève des tonnes de questions, et c'était véritablement ça qu'il fallait attendre d'un album des Strokes 5 ans après First Impressions Of Earth. Une bonne partie du disque consiste en des enchaînements qui sonnent comme des "Et là ? tu m'aimes encore ?" avec 'Taken For A Fool', titre auquel on pouvait le plus s'attendre mais qui suit 'You're So Right', qui n'aurait pas tranché sur un album des These New Puritans; ou encore le pompeux à l'excès 'Metabolism' qui s'enchaîne avec le très posé 'Life Is Simple In The Moonlight', qui exprime peut-être l'envie d'un monde plus simple où les gens comprendraient que si ils veulent entendre la même chose que sur les anciens albums, ils n'ont qu'à continuer à les écouter plutôt que critiquer les nouveaux.


Cet album est une réussite, avant tout parce que, qu'on l'apprécie ou pas, il marque, mais au final, est-ce que la musique du groupe a vraiment de l'importance dans ce processus ?

dimanche 6 mars 2011

"LA and Fidji oh yes oh hn"


Honnêtement il y a des jours où je me demande vraiment si quand les groupes/labels décident de quelle chanson va filtrer les premières, ils ne choisissent pas exprès les moins convaincantes pour être surs de ne pas décevoir avec l'album entier. Parce que quand d'un côté les Strokes sortent un 'Under Cover Of Darkness' qui est médiocre tant il donne l'impression de dire "nous sommes en 2011 mais tentons de faire croire que rien n'a changé pour nous depuis 2001", mais qui dans la foulée nous balancent un 'You're So Right' et surtout un extrait de 30 secondes de chaque titre de leur album qui nous révèlent qu'Angles sera bel et bien leur Sandinista!; et et que de l'autre, on a les Noah & The Whale qui après le formidable The First Day Of Spring se contentent d'un 'Wild Thing', certes bon mais qui nous laissait quelque peu sur notre faim, alors que la moitié des chansons de Last Night On Earth nous auraient tous faits tomber; on est en droit de se poser des questions.


Avant toute chose il y a une condition nécessaire pour apprécier cet album : oublier d'entrée The First Day Of Spring, album tellement magnifique qu'il semblait difficile d'imaginer une suite tant il nous emportait, autant par la musique que par le film qui l'accompagnait.

Ici, Daisy Lowe ne fera donc pas d'apparition, il faudra que tu te contentes de la musique, mais je te rassure, ça vaut quand même le détour.
Ça vaut quand même le détour car Charlie Fink a cette capacité rare à transformer la mélancolie en perles pop, un peu à la manière d'Elliott Smith mais avec une chaleur bien particulière : tout comme les autres albums du groupe, Last Night On Earth n'a pas son pareil pour envoyer à l'auditeur de grandes vagues d'amour.

Sinon concernant le disque en lui-même, le son est dans l'ensemble plus lourd, avec moins de cordes, plus de clavier et d'électronique, mais il ne faut pas longtemps pour se convaincre du bien fondé de la chose : si tu es difficile, tu auras trouvé le départ avec les 3 tubes 'Life Is Life', 'Tonight Is The Kind Of Night' et 'L.I.F.E.G.O.E.S.O.N.' un peu trop évident (mais dans ce cas, excuses-moi de te le dire mais tu es quand même un peu casse-bonbons), mais tu seras conquis par 'Give It All Back', un des titres les plus réussis de l'album tant l'alchimie entre le texte la voix et l'instrumentation est parfaite : le groupe parvient, alors que c'est son troisième album, à exprimer à merveille toute la fougue dont peut faire preuve un jeune groupe.

La seconde face est un peu plus traditionnelle, avec d'une part un retour à des titres débordants de violons, de refrains accrocheurs et de ponts aériens : 'Just Before We Met' marie cordes et claviers d'une manière que l'on aurait pas attendue aussi convaincante tandis que 'Waiting For My Chance To Come' rentre dans la tête en moins d'une écoute; de l'autre, ces chansons douces-amères dont le groupe a le secret et qui nous arrachent une petite larme à chaque fois, notamment le très beau 'Old Joy' qui clôture l'album.

Au final, cet album, même si il n'a rien de comparable avec The First Day Of Spring (non pas qu'il soit moins bon, il est juste trop différent) s'avère néanmoins être un très bon disque.


Sinon je parle premiers extraits d'albums en dessous du reste, je ne sais pas si il en sera autant du prochain Arctic Monkeys, une chose est sûre, même si l'album se contente d'être à la hauteur de 'Brick By Brick', il devrait être fortement appréciable. On pourra ne pas aimer la voix de Matt Helders ou regretter la production Josh Homme, mais il sera difficile de nier que ce titre est hallucinant (et que le clip est de bien meilleur goût que 'Crying Lightning').

mercredi 2 mars 2011

Voices from the Sphere


Je ne crois pas m'être spécialement étendu jusque là sur mon amour profond pour Odessey & Oracle des Zombies. Enfin, d'un autre côté j'aurais envie de dire "les vrais savent" et puis de toute façon je n'ai nullement l'intention de te parler des Zombies dans cet article.
En réalité je veux parler de Radios and Flying Birds de Shipbuilding Company, mais le fait est que je ne me serais jamais intéressé à ce disque sans Odessey & Oracle, cela dit, je n'ai pas spécialement envie de m'étendre sur les raisons fastidieuses liées de près ou de loin au titres des chansons qui m'ont fait rapprocher les deux disques.

Comme une imposture de plus, ce groupe est en fait un one-man-band composé de Michael Partington, ancien membre des Head Of Femur (groupe dont je n'ai jamais entendu parler, et je n'ai même pas trouvé de blague sur leur nom, cette parenthèse est donc inutile), qui a décidé de se barrer à Taïwan, juste avec sa femme, et de profiter de n'être en contact avec aucun autre anglophone pour composer un album débarrassé de toute influence extérieure autre que cette dernière, qui a contribué à l'élaboration des textes.

Le résultat est certes un disque Made In Taiwan, mais ici ce n'est pas synonyme de produit de qualité moindre, mais d'un album tellement débarrassé de toute influence, qu'il en devient vraiment difficile à décrire.
D'un côté novateur dans son ensemble, de l'autre totalement album à tiroir : 'The Policeman's Plan' fait à mes yeux clairement coucou à 'Hey Joe', mais ce qui est magique, c'est qu'un auditeur différent pourra y trouver totalement autre chose, l'ensemble de ce disque est une boîte de Pandore dont peuvent sortir aussi bien des ballades historiques (1918 Was Our Year) que des promenades intemporelles (Easter Island Song), aussi bien des chansons pops quasi-parfaites (Shangai Maglev Train) que des titres à la limite de l'ambient-music (The Last Of The Mediterranean Powdered Homes), et le mieux, c'est que bien souvent on retrouve tout ça sur un seul titre (1939 World's Fair ou We'll Sort Out The Day).

Je vais conclure une fois de plus en exigeant que tu écoutes ce disque, d'ailleurs, si tu es malin, tu auras remarqué que, groupe in-googlisable oblige, je t'ai glissé quelques liens dans l'article.