dimanche 29 mai 2011

Son ! It's You !



La vie c'est plutôt cool en ce moment, puisque je me retrouve à écrire ma review du concert de Pulp dans le train pour aller voir Animal Collective.

Pourtant c'était mal parti, j'étais plein de ferveur quand le groupe a annoncé sa reformation, un peu moins quand j'ai vu que dans un premier temps, aucun concert n'était prévu en France (même si depuis il y a les Vieilles Charrues). Tu t'imagines bien que quand en plus j'ai vu que les 15 premiers noms du Primavera (soit à quelques heures de Montpellier) incluaient Animal Collective et Pulp, alors que j'étais dans l'impossibilité totale de m'y rendre, j'étais en train de perdre la foi.

Heureusement le salut est venu de ce concert au Bikini le 25 mai. Un concert qui avait des allures de miracle tant il était improbable.
Tellement improbable que l'hypothèse du poisson d'avril (qui aurait été un blasphème de la part du Bikini) avait été avancée.

Au final le seul poisson, c'est celui qui accompagnait le "BONSOIR TOULOUSE" du panneau lumineux que Jarvis Cocker brandit en entrant sur scène.
Après avoir offert des abricots ça et là dans le public, il attrape le micro et commence son office avec un Do You Remember the First Time ?, qui annonce le chapelet de tubes que va être le concert : la première moitié de la setlist étant composée uniquement de titres de Different Class (album qui sera d'ailleurs joué dans sa quasi-intégralité, ne manqueront que Live Bed Show et Monday Morning) et des passages les plus immédiats de His'n'Hers (Pink Glove et Babies). Une mention spéciale à l'enchaînement Sorted for E's & Wizz et F.E.E.L.I.N.G.C.A.L.L.E.D.L.O.V.E, identique à l'album mais qui s'en plaindra ?


Pulp nous montrent comment avoir la classe ultime même en se plantant sur un morceau (à 30 secondes de vidéo)

Et puis quand bien même les chansons seraient mauvaises, le concert serait de toute façon rattrapé par un Jarvis Cocker habité pendant les chansons et prêcheur génial entre. Tout au long des 2h que durera le concert, il nous gratifiera de son humour diablement efficace. Dès la fin de la première chanson, il parle de la "First Time" du groupe à Toulouse et part à la recherche de quelqu'un qui serait né en février 1995 avant de lui lancer un "Son ! it's YOU ! I came back to see you !". Il fait preuve également d'une aptitude impressionnante à reprendre toutes les situations en sa faveur : que ça soit la déclaration d'amour d'un autre homme ("you might be looking for a long time relationship"), le portable qui fait interférence avec les enceintes (""je peux pas te répondre, je suis au concert de Pulp""), ou encore les odeurs de pétard persistantes en fin de concert.

Et puis quand bien même les chansons seraient mauvaises et Jarvis pas drôle, il serait difficile de dire du mal de quelqu'un qui est capable de courir d'un bout à l'autre d'une scène pendant 2 heures en escaladant retours et enceintes avec des talons de pas loin de 10 centimètres. Encore plus quand ce quelqu'un offre son verre de vin au public tout en insistant pour qu'il soit partagé.



La setlist part ensuite dans le moins évident avec un ô combien attendu This Is Hardcore suivi d'un Sunrise à la fin duquel Jarvis brisera une guitare, on vient malheureusement d'avoir droit aux 2 seules chansons postérieures à Different Class. En cause, la présence de Russell Senior guitariste et violoniste jusqu'en 1997, qui s'absente dès que des titres composés après son départ sont interprétés.

Le concert se termine avec Bar Italia et un Common People extrêmement attendu en forme de faux rappel. Le vrai rappel de 6 chansons (sur une setlist en comptant au total 20) satisfera plus le public en attente de raretés, puisqu'il commence avec un enchaînement O U (Gone gone), Countdown, puis se poursuivra après "une chanson sur les taxis" (Joyriders) par une autre sur les phobies, qui ne sera pas The Fear comme on eut pu l’espérer mais His'n'Hers.
Afin de nous laisser avec encore plus de tubes en tête, le groupe conclut le concert avec une suite divine Acrylic Afternoons, Mis-Shapes.

La conclusion de tout ça, je pense que Jarvis te la donnera mieux que moi en interprétant Dishes : "I'm Not Jesus But I Have The Same Initials".


Bon, et puis comme on est sur I Remember Learning How To Dive et pas sur Vie de Grâce, je te fais une deuxième conclusion avec une photo d'un Cocker dans un Bikini, sauf que j'ai pas trouvé de cocker, donc ça sera ce chien à la place.

mardi 17 mai 2011

Vous les reverrez jamais !


Étant donné le retard que j'ai pris en matière de reviews et mon emploi du temps assez chargé ces temps-ci, j'avais prévu de te faire le coup de l'ellipse narrative au moment de publier un compte-rendu incohérent mais plein d'amour du concert de Pulp.

Mais c'était sans compter sur Wire, qui étaient hier soir au Rockstore. Un concert que je ne pensais pas apprécier autant, et à vrai dire un concert auquel je n'étais vraiment pas certain d'assister puisqu'à 15h le jour même, je n'avais pas encore de billet. Vu mon état de fatigue sur le moment, j'ai un peu regretté l'achat mais au vu du concert, je me dit que c'est si je n'y étais pas allé que j'aurais eu des regrets (enfin non, parce qu'une lecture de review, aussi bien écrite soit-elle ne te fait jamais vraiment regretter d'avoir manqué un concert).

Sieste oblige, je suis arrivé pile pour Wire et n'ai donc pas vu la première partie.

Ce qui frappe tout de suite c'est non seulement que le public est relativement nombreux, mais aussi qu'il n'est pas composé uniquement de quinquagénaires comme on pourrait s'y attendre. En fait, ce concert a un côté réunion de famille, puisqu'on y retrouve tous les descendants qu'a pu engendrer Wire depuis 1977 : tu retrouves donc ton oncle qui était déjà là à l'époque, mais qui depuis a connu une inversion capillaire : son mohawk étant en négatif, son petit frère, qui était trop jeune pour les voir en même temps que lui, mais qui l'a tellement regretté depuis qu'à 40 ans passés, il danse sur chaque chanson comme si sa vie en dépendait (c'est d'ailleurs à lui que l'on doit le titre de cet article), leurs cousins en t-shirts CBGB, leurs neveux art-rockers qui arborent barbes et lunettes et qui sont aussi tes grands cousins, enfin, tes cousins éloignés métalleux et tes cousines amatrices de poppers sont aussi de la partie.
À première vue une fosse très disparate, mais on sent bien qu'au fond on a tous quelque-chose en commun qui fait la beauté d'une famille.

Du point de vue du concert en lui même, on est face à un groupe inexpressif au possible qui se contentera de brefs 'merci' en fin de concert, et début et fin des rappels. Mais en même temps, on sait qui on est venu voir et la qualité du concert n'en pâtit absolument pas.
On décèle une intelligence impressionnante dans les choix d'un groupe qui s'est justement toujours démarqué par celle-ci. Les chansons ont beau être toutes annoncées de la même façon par 4 coups de baguettes, elles parviennent à chaque fois à mêler parfaitement complexité et simplicité, et ce, qu'elles durent moins de 2 minutes ou plus de 5 (bon, j'aurais préféré en voir un peu plus de moins de 2 quand même), et surtout, elles s'agencent à merveille dans une setlist surement mûrement réfléchie aussi, qui trouve l'équilibre parfait entre chansons courtes et longues, dernier album et chansons plus vieilles, les montées et descentes du concert sont maitrisées à merveille.

Et même si il ne le laisse pas transparaitre, le groupe doit quand même être heureux d'être là puisqu'il nous gratifie de 2 rappels pour un concert d'environ 1h30 au total.
Sur le 'Pink Flag' final, Colin Newman nous fait presque croire qu'il veut nous prendre en photo avec son téléphone (le rituel de la photo de famille, très pratiqué dans certains festivals) mais nous rassure assez vite en nous montrant que le groupe est loin d'avoir cessé l’expérimentation, puisque le portable servira juste de source d'ondes électromagnétiques pour torturer ses micros de guitare.

Wire fait donc partie de ces groupes que les années atteignent uniquement physiquement , mais dont la qualité de la musique ne faiblit pas.
Alors écoutes donc mon oncle d'un soir "Vous les reverrez jamais ! Bah oui, après ils vont mourir" et ne les manques pas si l'occasion se présente.

mardi 3 mai 2011

It's Crying Time Again She's Gonna Leave Me



Là où tu te rends compte que ça commence à faire trop longtemps que tu n'as pas écrit, c'est quand en soirée tu te retrouves à dire "ouais, j'écris quelques articles sur internet, ça part un peu dans tous les sens, d'ailleurs le dernier parlait de ... attend voir, bon en fait j'arrive pas à m'en souvenir, mais par contre le prochain parlera d'un concert ... qui a eu lieu il y a un mois ... non mais en temps normal euh ... bon laisse tomber, je vais plutôt reprendre une bière ça vaut mieux".
Le moment est donc venu pour moi de te parler du festival Les Femmes S'en Mêlent qui s'est déroulé le 2 avril au Rockstore. Et derrière ça serait sympa de ne pas rigoler parce qu'on est le 10 mai. À vrai dire si j'ai mis autant de temps à écrire cette review c'est dans un premier temps parce que j'allais peut-être recevoir des photos, qui m'auraient semblé plus parlantes qu'un article dans le cas d'un concert aussi visuel, mais vu que je n'en ai pas eues, je dois en déduire au choix que j'écris vraiment trop mal, que je ne demande pas assez gentiment ou bien qu'elles étaient ratées. Tant pis, je me débrouillerais avec des photos d'autres dates trouvées en grappillant à droite à gauche.

Ce qui est bien avec Les Femmes S'en Mêlent, c'est que tu peux y aller quasiment les yeux fermés. Ce qui est moins bien c'est qu'après une édition 2007 passée par Nantes qui m'avais pas mal donné envie d'y revenir, le festival n'avait pas remis les pieds dans une ville où je me trouvais, jusqu'à cette année. Donc quand j'ai vu que 2 groupes que je ne connaissaient absolument pas passaient au Rockstore et que le concert ne coûtait que 5€ pour les heureux étudiants, il m'a fallu à peine plus d'une écoute sur myspace pour me convaincre d'assister au festival pour la seconde fois de ma vie.

La première fois j'avais trouvé tout de même l'audience quelque peu clairsemée, je considérais que les Slits c'était quand même un groupe un peu culte qui pouvait remplir la salle (surtout que c'était une place achetée une place offerte), et d'ailleurs le fait qu'un an et demi plus tard Ebony Bones joue devant un public 5 fois plus nombreux avait continué à me faire m'interroger, ce jour là j'en avais conclu que c'était peut être bien les Plasticines qui avait fait fuir une partie du public potentiel (enfin, un public dont on peut se passer, parce que des gens qui ne vont pas au concert parce qu'ils ont une dent contre la première partie ça me dérange, cela dit elles n'avaient pas réussi à faire fuir les "gros lourds qui crient 'à poil' dès qu'il y a une fille sur scène", malgré l'assurance certaine avec laquelle elles les envoyaient chier, ce qui est tout de même dommage).
Du coup, 4 ans plus tard, j'arrive au concert de Electrosexual & Ms. Sunday Luv et Tearist et je me dis que le public devrait être là en nombre vu qu'il n'y a aucun "bébé-rocker" pour repousser ceux qui ne savent pas regarder plus loin que le bout de leur nez. Quelle ne fut pas ma stupeur quand je vis le nombre de personne présentes, au plus gros du concert on devait être 15, ce qui est quand même assez triste pour les 2 groupes présents.

On lit donc logiquement un mélange d'étonnement et de déception sur le visage de Ms. Sunday Luv quand elle monte sur scène, d'autant plus que les quelques personnes présentes sont encore assises en retrait, au début on est d'ailleurs que 2 à être debout devant la scène, ce qui aurait de quoi déprimer la plus brave des chanteuses.
Et de bravoure la dame n'en manque pas : c'est une véritable pile électrique blonde avec un gabarit qui pourtant l’empêcherait d'avoir son certificat médical pour pas mal de sports. Le maigre public est trop loin ? Qu'importe, puisqu'elle descend dans la fosse et invite les gens à se rapprocher pour donner un moment assez improbable où elle chante entourée des 13 personnes (j'ai compté) qui composent le public à ce moment là, entre les chansons, elle nous propose sa cigarette avant de remonter sur scène, malheureusement, après quelques répétitions de la descente, la remontée revient de plus en plus difficile, alors quand même la prise d'élan n'est plus suffisante, elle fait le tour et remonte par le côté pour ne plus jamais descendre nous rejoindre.
Sinon musicalement c'est de l'électro-rock très efficace, car malgré l'omniprésence de l'électronique (et le fait qu'Electrosexual reste un peu caché derrière ses machines), la voix et le charisme de Ms. Sunday Luv nous emportent totalement dans le concert. Au cas où le duo projette aussi des films mettant régulièrement en scène Ms. Sunday Luv sur le fond de la scène, mais celle en chair et en os nous captive tellement qu'on n'y prête que rarement attention.

Un groupe à qui il faut donc souhaiter un parcours à la Ebony Bones : un public maigre pour Les Femmes S'en Mèlent, mais une couverture des Inrockuptibles 6 mois plus tard et des salles remplies en tête d'affiche du festival des Inrocks 2012.



Pour que tu te fasses une très vague idée de la chose une vidéo d'un concert, mais là y a des gens donc tu te doutes que c'est pas à Montpellier.

Encore un duo masculin/féminin avec les Tearist, avec une chanteuse dans un style totalement différent, après la petite blonde aux cheveux courts on a droit à la grande brune partiellement cachée derrière ses cheveux, du point de vue du jeu de scène son concert s'apparente un peu à une métamorphose, puisque qu'elle le commence cachée derrière ses cheveux, sa casquette et son imperméable et le termine à la rupture de son Tshirt, entre temps de la folie, autant vocale qu'instrumentale (elle passe de long moments à frotter et entrechoquer deux morceaux de métal, d'ailleurs je ne pensais pas jusque là que l'on pouvait pratiquer cette activité de manière aussi sexy). Cela dit c'est aussi là que l'on peut critiquer le groupe : pour l'instant leur musique s'apparente plus à de la recherche et les idées ont encore besoin d'être organisées parce que là entre les bouts de métal, le ventilateur sur scène et l'eau renversée sur les câbles, c'est carrément le bazar.



Après ça j'ai encore 2 reviews à pondre ainsi qu'un autre article dans les starting-blocks, mais vu que je ne suis pas en excès de temps libre ces derniers temps ça attendra des moments plus calmes.